DEGRADATION PERNICIEUSE DE L’ENVIRONNEMENT COTIER DU GABON : EXEMPLE DU LITTORAL NORD DE LIBREVILLE

Maloba Makanga Jean Damien, Université Omar Bongo, Gabon

Abstract

Le Gabon dispose, entre Cocobeach et Mayumba,  de la bordure côtière la plus longue (plus de 800 km) de l’Afrique équatoriale atlantique (Cameroun, Guinée Equatoriale, Gabon et Congo). Le développement socio-économique de Libreville, la capitale politique,  s’est traduit par la mise en place d’un certain nombre d’infrastructures (routes, bâtiments administratifs, logements) et l’installation de nombreuses activités économiques (exploitation des dunes de sable, structures hôtelières, portuaires et aéroportuaires) qui ont été majoritairement installées le long du littoral.
À première vue, les espaces naturels littoraux de Libreville nord paraissent sains, à telle enseigne que les plages de ce secteur sont souvent prises d’assaut les week-ends et jours fériés. Pourtant, quelques indices (issus de l’analyse chimique sommaire des eaux marines mais aussi l’existence de nombreux  déchets solides) semblent indiquer que ce littoral est affecté par  des pollutions pernicieuses qui sont à l’origine, entre autres aspects, de la dégradation  de l’environnement côtier (Villiers J.F., 1973 ; Lebigre, 1983 ; Tiercelin, 1996 ; Madébé, 2007 ;  Mombo et Edou, 2007). De même, le pays cherche à mettre en place, depuis 2009,  une politique économique qui passe par un renforcement des activités industrielles dont certaines seront installées le long du littoral. Il s’agit, notamment, des projets de construction du nouveau port en eau profonde de Mayumba, d’une part et de la mise en place d’une zone économique spéciale à Port-Gentil, d’autre part.  Si ces projets venaient à aboutir, ils contribueraient à étendre l’espace perturbé par les activités humaines le long du littoral du Gabon. Au regard de ce qui précède, ce travail vise donc à attirer l’attention des plus hautes autorités du pays pour la mise en place d’une politique visant à protéger la frange côtière laquelle constitue, à l’échelle de la planète, un milieu dont l’importance et la fragilité  ont été mises en exergue dans plusieurs travaux (Oueslati, 2004 ; Daligaux, 2005, Magnan, 2009).